L'enchaînement court de Zeng Manqing et le grand enchaînement de la famille Yang
La pratique habituelle se déroule le vendredi à 19h15 à Epidaure. Il s'agit d'un cours avancé, un cours débutants peut toujours s'ouvrir lorsque 3 personnes le décident, alors nous cherchons un horaire possible.
Maître Liu Fu Yen & Maître Lu Guan Xiang




En 1986, Maître Liu Fu Yen de Kaohsiung, m'a enseignée l'enchaînement de 37 figures, posture par posture, puis, il m'a corrigée... longtemps... sans l'échange fluide de la parole, faute de langue commune. Ensuite, en 1993, à Taipei, j'ai été introduite auprès de Maître Lu Guan Xiang, élève de Maître K'an Siao Chou, auquel on m'a également présentée. Maître K'an était, m'a-t-on dit, le dernier élève vivant de Zeng Manqing. Je ne suis pas retournée à Taiwan de 1997 à 2012.... Maître Liu fu Yen est décédé en Avril 2012, regrété par tous ses élèves qui se considèrent comme des frères et soeurs en deuil. De Janvier à Avril, il m'a envoyé de petits clips et des messages répétant que le Taiji était la souplesse et aussi qu'il ne fallait pas rester si longtemps sans venir...Mon voyage, accompagné de deux élèves, était prévu pour décembre, je ne l'ai jamais revu...
Maître Lu Guan Xiang parlait anglais. Notre première rencontre s'est produite en 1993 dans le salon d'amis communs, à Taipei et il m'a immédiatement fait travailler. Il fut bombardé de questions à notre seconde entrevue !


Maître Lu, Août 2018, lors de notre avant-dernière rencontre.
Maître Liu en 2011
Quant à la première rencontre avec Maître Liu Fu Yen, elle s'était passée dans une cuisine d'un quartier militaire de Kaoshiung. Immédiatement, il me demanda de montrer ce que je savais, puis, il m'arrêta dans les trois minutes qui suivirent : Il en avait assez vu. Auparavant, il ne m'avait posé qu'une seule question : Est-ce que je souhaitais apprendre le Taiji pour me battre ? Étrange question, je n'y avais jamais songé ! En 1986, ignorante de l'aspect martial du Taiji Quan, je n'avais également rien lu sur le sujet : je l'avais simplement pratiqué suffisamment pour me donner le goût d'aller le chercher sur place lorsque les circonstances s'y prêteraient. À la fin de ce premier séjour, Mr Liu Fu Yen m'a signifiée que je devais absolument redonner ce que j'apprenais. Ce qui m'attirait, c'était l'aspect thérapeutique du Taiji Quan (et du Qi Gong) que j'expérimentais sur moi-même, ici, à Paris, avant de partir à la rencontre d'un Maître. Taiji Quan : Technique de longue vie. Les Chinois que j'ai rencontrés le pratiquent pour leur santé, très fiers, pour les plus âgés, d'énumérer toutes les misères auxquelles ils peuvent ainsi échapper. Les plus jeunes, surtout les garçons, ont souvent une pratique très athlétique. Les professionnels de la santé, quant à eux, travaillent fréquemment à parfaire la forme, même s'ils sont très forts en «combats/poussées des mains/boxe des ombres » qui est l'aspect Taiji Quan : art Martial. Ces deux aspects sont développés dans le livre Catherine Despeux publié chez Maisonneuve (1981) : Taiji Quan : art martial, technique de longue vie.
Diplôme et autorisation d'enseigner délivré en 2013 par Maître Lu Guan Xiang et l'institut de recherche sur le Taiji de Zeng Manqing. Idem pour 2018 et 2020

Zeng Manqing

En 1986 Maître Liu m'a donné cet ouvrage en anglais, dont j'ai scanné la couverture. Traduit des écrits de Zeng Manqing, il a été publié de son vivant en 1962 à Taiwan et imprimé en Chine Populaire. Mon exemplaire fait partie de la quatrième réimpression de 1972. Aujourd'hui, nous avons la chance de trouver deux livres en français. L'un traite de l'aspect martial du Taiji Quan : il s'agit d'une traduction française (et d'un extrait) des treize traités, datée de 1998 et réalisée à partir d'une traduction américaine publiée en 1985 par un élève de Zeng Manqing. Les postures y sont décrites dans leur aspect martial, peignant dans l'espace un combat fictif. En 1966, Zeng Manqing a écrit un dernier livre qui s'adressait, en particulier, aux élèves courageux et persévérants qui travaillaient seuls. Chaque posture de l'enchaînement de 37 figures y est décrite précisément. Ce livre est l'objet de la seconde traduction en français publiée en 2004 à partir d'une traduction américaine de 1999.


Ces traductions de Zeng Manqing décrivent donc les postures de l'enchaînement simplifié étayées par des textes traitants de théorie : médecine , philosophie, physique . En introduction, des témoignages sur sa vie et la santé précaire de son adolescence. Ci-dessus, une posture, à gauche, et son application, à droite.
La première version des treize traités fut écrite en 1946 et ne fut publiée qu'en 1950 à Taiwan, en raison de la guerre civile. Dans le premier manuel traduit en français, les postures y sont exposées dans leur aspect martial ; dans le second, elles y sont simplement décrites. Pour le premier livre, le traducteur (J.- J. Sagot) a opté pour une transcription selon le système anglais Wade utilisé par les élèves directs de Zeng Manqing aux Etats-Unis. Dans le second livre, le traducteur utilise le système international pinyin (sauf pour la couverture). Les deux livres du Professeur Cheng Man Ch'ing, Les Treize Traités de Maître Cheng Sur le T'ai Chi Ch'uan et La nouvelle méthode d'apprentissage personnel du Tai Chi Ch'uan selon Maître Cheng sont édités par Le Courrier du Livre, dans la collection Trésors des Arts Martiaux.